Dans cette section :

Infections urinaires : Introduction

Survol et implications

Infections des voies urinaires (IVU)

Les IVU peuvent être classées en deux catégories : les infections des voies urinaires supérieures, qui concernent les reins (pyélonéphrite), et les infections des voies urinaires inférieures, qui impliquent la vessie (cystite), l'urètre (urétrite) et la prostate (prostatite). De plus, l'infection peut se propager d'une région à l'autre de l'appareil urinaire. Bien que l'urétrite et la prostatite soient des infections qui impliquent les voies urinaires, le terme IVU correspond généralement à la pyélonéphrite et à la cystite (Imam, 2020a).

La plupart des cystites et des pyélonéphrites sont provoquées par des bactéries. Les agents pathogènes non bactériens les plus fréquents sont les champignons (généralement des espèces de Candida) et, moins fréquemment, des mycobactéries, des virus et des parasites. Les pathogènes non bactériens affectent généralement les patients immunodéprimés, qui ont un diabète, une obstruction ou des anomalies structurelles des voies urinaires, ou qui ont subi récemment une instrumentation des voies urinaires. L'urétrite est habituellement due à une maladie sexuellement transmissible (MST). La prostatite est habituellement causée par une bactérie et parfois par des MST (Imam, 2020a).

Les infections chez les personnes âgées présentent souvent un tableau clinique atypique et les résidents des établissements de soins de longue durée (SLD) peuvent également souffrir de troubles cognitifs ou de comorbidités, comme la démence et les accidents vasculaires cérébraux, qui empêchent la communication des symptômes (Happe et al., 2017). Jusqu'à 50 % des personnes âgées canadiennes vivant dans des établissements de SLD ont des bactéries dans leur urine sans présenter de symptômes d'infection urinaire. On parle alors de bactériurie asymptomatique, qui représente une colonisation - et non une infection. L'utilisation inappropriée d'antibiotiques chez les patients âgés atteints de bactériurie asymptomatique les expose à des préjudices considérables et favorise la résistance aux antimicrobiens, ce qui, en fin de compte, porte atteinte à la santé de tous les Canadiens (Blondel-Hill et al., 2018).

IVU associées aux soins de santé

Les infections des voies urinaires (IVU) constituent le cinquième type d'infection associée aux soins de santé, le nombre d'IVU dans les hôpitaux de soins de courte durée (aux É.-U.) étant évalué à 62 700 en 2015. Les IVU représentent en outre plus de 9,5 % des infections signalées par les hôpitaux de soins de courte durée. Pratiquement toutes les infections urinaires associées aux soins de santé sont causées par l'instrumentation des voies urinaires. (Centers for Disease Control and Prevention, 2021).

Infection du tractus urinaire associée à l'usage de sonde (ITUAUS)

Une infection du tractus urinaire associée à l'usage de sonde (ITUAUS) est une IVU dans laquelle une culture positive a été observée alors qu'une sonde urinaire à demeure a été en place pendant > 2 jours. Les patients qui ont une sonde vésicale sont prédisposés à la bactériurie et aux IVU. Les symptômes peuvent être vagues ou suggérer une sepsie. Le diagnostic repose sur la présence ou l'absence de symptômes (Imam, 2020b).

Une sonde urinaire constitue une porte d'entrée vers les voies urinaires. La source des bactéries à l'origine des ITUAUS est généralement endogène – habituellement par colonisation méatale, rectale ou vaginale - mais est rarement exogène, c'est-à-dire causée par l'équipement ou des mains contaminées du personnel de santé (Association for Professionals in Infection Control and Epidemiology, 2014).

Le facteur de risque le plus important pour le développement d'une ITUAUS est la durée du cathétérisme. Le risque quotidien de contracter une bactériurie à cause des sondes urinaires est d'environ 7 % (Saint, 2000). D'autres facteurs prédisposent aux ITUAUS, notamment des facteurs liés au patient, tels que le diabète, l'incontinence fécale, la vidange incomplète de la vessie, la déshydratation, etc.; des facteurs liés au prestataire de soins, tels que de mauvaises pratiques d'hygiène des mains, une mauvaise technique d'insertion, etc.; les appareils ou les systèmes environnementaux hospitaliers (APIC, 2014) et le sexe féminin (Imam, 2020b).

Les ITUAUS représentent la majorité des IVU nosocomiales et ont été associées à une augmentation de la morbidité, de la mortalité, des frais hospitaliers et de la durée du séjour (APIC, 2014). Pendant l'hospitalisation, 12 à 16 % des patients peuvent recevoir des sondes urinaires à demeure intermittentes. Le taux moyen d'ITUAUS est plus élevé chez les patients en soins intensifs que chez les patients hors USI (APIC, 2014).

On estime que 17 à 69 % des ITUAUS seraient évitables grâce à la mise en œuvre de pratiques fondées sur des données probantes. Même s'il y a eu une amélioration modeste des taux d'ITUAUS, les progrès ont été beaucoup plus lents que pour d'autres infections associées aux appareils (APIC, 2014).

IVU post-partum

Les IVU post-partum peuvent commencer comme une bactériurie asymptomatique pendant la grossesse et sont parfois associées au cathétérisme vésical visant à soulager la distension urinaire pendant ou après le travail (Imam, 2020). Par rapport à l'accouchement prévu par voie vaginale, l'accouchement prévu par césarienne est significativement associé à un risque plus élevé d'infection des voies urinaires post-partum. Le moment du diagnostic de l'infection urinaire post-partum ne varie pas en fonction du mode d'accouchement, car 75 % des infections urinaires post-partum surviennent dans les 15 jours suivant l'accouchement, quel que soit le mode d'accouchement (Gundersen et al., 2018). Les changements physiologiques dans la vessie se produisent pendant la grossesse et prédisposent les femmes à développer une rétention urinaire post-partum (RUP) pendant les premières heures ou jours après la naissance, ce qui peut mener à une IVU (Leach, 2011).

Les IVU chez les nouveau-nés

Les caractéristiques de l'IVU chez les nouveau-nés diffèrent des IVU chez les nourrissons et les enfants. Sa prévalence est beaucoup plus élevée, le sexe masculin est principalement affecté; les infections non Escherichia coli sont plus fréquentes et il y a un risque plus élevé d'urosepsie que pour les groupes plus âgés. Les IVU chez les nouveau-nés peuvent être un indicateur précoce d'anomalies sous-jacentes des reins et des voies urinaires (Beetz, 2012). De 35 à 50 % des nouveau-nés prématurés ayant des IVU avaient des échographies urinaires anormales (Bonadio et Maida, 2014; Goldman et al., 2000; Ismaili et al., 2011; Sastre et al., 2007).

La prévalence des IVU chez les nouveau-nés à terme a été rapportée comme étant jusqu'à 1,1 %, augmentant jusqu'à 7 % chez les individus atteints de fièvre. Les données probantes indiquent que jusqu'à environ 15 % des nouveau-nés fébriles présentent une culture d'urine positive (Bonadio et Maida, 2014; Ismaili et al., 2011) et que la plupart des IVU chez les nouveau-nés sont liés à la pyélonéphrite alors que la cystite touche les enfants plus âgés. La présence d'IVU est considérablement plus élevée chez les garçons incirconcis que chez les garçons circoncis (Beetz, 2012).

Objectif

Prévenir l'infection des voies urinaires par la mise en œuvre des composants de soins recommandés.

Table des matières

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