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Ressource d’amélioration pour les préjudices à l’hôpital

Les patients s’attendent à des soins hospitaliers sécuritaires et, dans la plupart des cas, c’est ce qu’ils obtiennent. Toutefois, une petite proportion de patients subit une forme ou une autre de préjudice involontaire lié à la prestation des soins.  

Dans cette section :

L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et Excellence en santé Canada ont collaboré à un ensemble de travaux pour corriger les lacunes des indicateurs de préjudices et pour contribuer aux efforts d’amélioration sur la sécurité des patients dans les hôpitaux canadiens. 

 La Ressource d’amélioration pour les préjudices à l’hôpital (ci-après nommée « ressource d’amélioration ») a été élaborée par ESC en complément de la mesure des préjudices à l’hôpital créée par l’ICIS. Elle fait le lien entre l’évaluation et l’amélioration à l’aide de pratiques probantes qui viennent appuyer les efforts d’amélioration de la sécurité des patients. 

L’indicateur de la qualité et de la sécurité a pour but d’améliorer les soins et d’optimiser les résultats pour les patients. Il doit être utilisé parallèlement avec d’autres sources d’information sur la sécurité des patients, notamment les systèmes de déclaration et d’apprentissage sur la sécurité des patients, l’examen et la vérification de dossiers, les résultats des enquêtes d’Agrément Canada, les préoccupations des patients et l’évaluation des processus d’amélioration de la qualité clinique. Ces sources d’information, dans leur ensemble, peuvent orienter et optimiser les initiatives d’amélioration. 

Il s’agit d’une compilation de recommandations liées à chacun des groupes cliniques de la mesure des préjudices à l’hôpital, afin de favoriser les changements qui rendront les soins plus sûrs. Basée sur des recherches et sur des consultations auprès de cliniciens, d’experts et de leaders en amélioration de la qualité (AQ) et en sécurité des patients, la ressource d’amélioration vise à rendre les informations sur l’amélioration de la sécurité des patients facilement accessibles, de façon à ce que les équipes passent moins de temps à faire des recherches et plus de temps à optimiser les soins aux patients. 

Utilisation de la ressource d’amélioration

La présentation de la ressource d’amélioration reflète le cadre de travail de la mesure des préjudices à l’hôpital (figure 1) et se concentre sur les interventions possibles pour réduire le risque de préjudice. La mesure comprend quatre principales catégories de préjudice. Les groupes cliniques ou types de préjudices qui figurent dans chacune de ces catégories sont liés à des pratiques exemplaires fondées sur des données probantes à des fins d’amélioration. 

La ressource d’amélioration fournit les éléments suivants pour chaque groupe clinique : 

  • une vue d’ensemble des caractéristiques du groupe clinique et des objectifs d’amélioration; 
  • les répercussions pour les patients ayant subi un préjudice et les conséquences pour les patients et leur famille; 
  • des conseils pour les évaluations et des analyses d’incidents cliniques et de système, incluant une liste de ressources spécifiques au groupe clinique; 
  • des conseils pour mesurer les améliorations; 
  • des exemples de réussite dans des organismes; 
  • des références. 

Figure 1 : Cadre de travail sur la mesure des préjudices à l’hôpital

Button to Figure 1 Transcript is below

Transcription de la figure 1 

Définitions 

Au fur et à mesure que la sécurité des patients évolue, il est important de clarifier la signification de certains termes et de souligner ce qui les différencie. Aux fins de la mesure des préjudices à l’hôpital, les définitions suivantes s’appliquent : 

  • Préjudice : résultat involontaire des soins qui aurait pu être évité par la mise en œuvre de pratiques exemplaires fondées sur des données probantes et qui a été décelé et traité lors d’un même séjour à l’hôpital. 
  • Occurrence d’un préjudice : « événement préjudiciable » est synonyme d’« occurrence d’un préjudice ». 
  • Mesure des préjudices à l’hôpital : hospitalisation en soins de courte durée au cours de laquelle au moins un préjudice involontaire s’est produit et aurait pu être évité par la mise en œuvre de pratiques exemplaires fondées sur des données probantes. 

Pour qu’un préjudice puisse s’intégrer à la mesure, il doit répondre aux trois critères suivants : 

  1. Il est survenu après l’admission et au cours du même séjour à l’hôpital. 
  2. Il nécessite un traitement ou prolonge le séjour à l’hôpital. 
  3. L’affection figure dans l’un des 31 groupes cliniques du cadre conceptuel des préjudices à l’hôpital. 

Si vous avez des commentaires ou des suggestions concernant cette ressource d’amélioration, veuillez nous écrire à l’adresse info@hec-esc.ca.

Table des matières 

Ressources

Hypoglycémie : Introduction
L'hypoglycémie est définie comme un taux de glycémie inférieur à 4,0 mmol/L. Lorsque le taux de glycémie diminue à 2,8 mmol/L, les facultés cognitives sont affaiblies (Association canadienne du diabète, Clayton, Woo, Yale, 2013). L'hypoglycémie est une cause reconnue d'événements aigus et potentiellement mortels.
Pneumonie par aspiration : Introduction
La pneumonie nosocomiale peut être classée selon différents sous-types, dont le plus commun est une pneumonie par aspiration (Marik, 2011). L'aspiration est définie comme la déviation des contenus oropharyngés ou gastriques vers le larynx et les voies respiratoires inférieures. La pneumonie par aspiration survient lorsque les sécrétions orogastriques colonisées par des bactéries produisent une réponse infectieuse dans les poumons. L'aspiration de substances stériles provoque une inflammation chimique ou une pneumonite par aspiration (Marik, 2011).
Le délirium : Introduction
Le délirium est un état de confusion qui se manifeste très subitement et peut durer de quelques heures à plusieurs jours. Il peut affecter la capacité d’une personne à rester alerte, à se souvenir, à s’orienter dans le temps et dans l’espace, à parler et à raisonner clairement. Le délirium est associé à plusieurs causes, telles qu’une infection, une chirurgie récente, des conditions médicales diverses, une douleur non soulagée, le commencement, l’augmentation ou l’arrêt de certains médicaments, ou des troubles d’alimentation ou de sommeil. Le délirium peut être aggravé sous diverses conditions, telles que la contention physique, l’alitement, l’utilisation de sondes urinaires et la prise de certains médicaments (Coalition for Seniors' Mental Health 2017; American Delirium Society 2015).
Complications consécutives à une injection, une perfusion ou une transfusion : Introduction
Une embolie gazeuse se caractérise par une bulle d'air ou de gaz qui est retenue dans un vaisseau sanguin et l'obstrue. Elle se produit rarement mais peut être fatale. La gravité de l'obstruction dépend de la partie du corps qui est irriguée par le vaisseau sanguin touché et de la taille de la bulle. Par exemple, une embolie gazeuse dans les artères menant au cerveau peut entraîner une diminution du niveau de conscience, des étourdissements, des troubles de l'élocution, des convulsions et/ou un accident vasculaire cérébral. Une embolie gazeuse qui migre vers les artères coronaires peut causer un infarctus du myocarde ou de l'arythmie. Une embolie gazeuse qui se dirige vers les poumons peut causer une embolie pulmonaire (Gordy & Rowell 2013; National Health Service 2015).
Hémorragie obstétricale : Introduction
L'hémorragie postpartum (HPP) est la principale cause de décès maternel à l'échelle mondiale, entraînant un taux de mortalité estimé à 140 000 par année, soit un décès maternel toutes les quatre minutes. L'HPP se manifeste dans 5 % de tous les accouchements et est à l'origine d'une grande partie des cas de mortalité maternelle. La plupart de ces décès surviennent dans les quatre heures suivant l'accouchement, ce qui indique qu'ils sont une conséquence du troisième stade du travail. L'HPP non mortelle entraîne d'autres interventions, telles que l'inspection utérine, l'expulsion ou l'intervention chirurgicale. D'autres implications comprennent notamment l'anémie ferriprive, l'exposition à des produits sanguins, la coagulopathie et les lésions aux organes accompagnées d'une hypotension et d'un choc connexes qui peuvent mettre en péril la fertilité future. (Leduc, et al. 2009)
Traumatismes subis par les patients : Introduction
Selon le rapport intitulé Les événements qui ne devraient jamais arriver dans les soins hospitaliers au Canada, trois des quinze événements qui ne devraient jamais arriver sont associés à un trauma subi par le patient durant l'hospitalisation. Les données présentées dans l'Étude canadien sur les événements indésirables indiquent que les événements indésirables classés sous la catégorie « autre », incluant les brûlures et les chutes, représentaient la sixième cause la plus importante d'événement indésirable au Canada (Baker, Norton et al. 2004).
Pneumonie : Introduction
La pneumonie est une infection des poumons qui se définit par la présence d'un « nouvel infiltrat pulmonaire associé à des données cliniques démontrant que l'infiltrat est d'origine infectieuse, ce qui inclut une nouvelle apparition de fièvre, un crachat purulent, une leucocytose et baisse de l'oxygénation » (Kalil et coll., 2016). La pneumonie peut être causée par des virus, des bactéries et des champignons et peut provoquer des symptômes légers à graves chez des personnes de tout âge (Centers for Disease Control and Prevention, 2020).
Pneumothorax : Introduction
Un pneumothorax est présent lorsqu'il y a de l'air dans la cavité pleurale. Les pneumothorax sont classés soit comme spontanés, qui se développent sans traumatisme ou autre cause évidente antérieure, soit comme traumatiques, qui se développent à la suite d'un traumatisme direct ou indirect à la poitrine. Un pneumothorax traumatique peut être iatrogène ou non iatrogène (Light & Lee, 2016). Le pneumothorax iatrogène (PI) est une complication connue de procédures invasives telles que la biopsie pulmonaire (transthoracique et transbronchique), l'insertion d'une ligne veineuse centrale ou la ventilation à pression positive, sans toutefois exclure de nombreuses autres interventions impliquant le thorax et l'abdomen. L'insertion d'un cathéter veineux central au site sous-clavier est l'intervention le plus souvent associée au pneumothorax iatrogène (Ojeda Rodriguez & Hipskind, 2021) et constitue le point focal de cet indicateur.
Infections post-intervention : Introduction
Une infection post-intervention est associée à un acte médical ou à une intervention chirurgicale et découle d'une colonisation par une charge bactérienne supérieure à celle que le système immunitaire est en mesure de gérer. Ce genre d'infection peut accroître considérablement les coûts, la morbidité et même la mortalité.