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Trouver de l’aide

MYTHE : La présence des partenaires de soins essentiels est un plus, mais elle ne contribue pas à la qualité et à la sécurité des soins.

RÉALITÉ : La présence de partenaires de soins essentiels est un élément clé des soins centrés sur le patient, qui montre bien que la collaboration entre les patients, les familles et les prestataires de soins de santé est bénéfique pour tout le monde. Pour centrer les soins sur le patient, il faut reconnaître l’importance de la présence des familles et des proches aidants qui contribuent aux soins, à leur qualité et à la sécurité des patients[1, 2].

L’hôpital Hôtel-Dieu Grace, à Windsor, ouvre ses portes aux partenaires de soins essentiels depuis mars 2020. Plus de 750 personnes ont suivi son parcours d’orientation. L’hôpital entend maintenir son programme de partenaires de soins désignés après la pandémie pour continuer de valoriser et de souligner le rôle essentiel des partenaires de soins. Janice Kaffer, P.-D. G. de l’hôpital, nous en parle.

Trouver de l’aide

L’hôpital Hôtel-Dieu Grace s’emploie depuis plusieurs années à placer la voix du patient, la présence de la famille et une robuste culture de consultation des patients et des familles au cœur de la prise de décisions, de la planification et de la prestation de services. Nous avons fait de beaux progrès grâce à une solide politique sur la présence des familles établie en partenariat avec notre Conseil consultatif des patients et des familles (CCPF) et aux deux membres votants du CCPF qui siègent à notre conseil d’administration et qui représentent le CCPF au comité de la qualité des soins de ce dernier. S’ajoutent à cela bien d’autres améliorations, dont des sondages auprès des familles et le rôle des membres du CCPF comme personnes-ressources pour les patients hospitalisés et leurs proches.

En tant que P.-D. G. de l’hôpital et infirmière depuis près de 40 ans, je suis très fière du travail accompli. C’est ma passion et ma vision d’avenir pour notre hôpital qui ont mené à cette évolution, et je suis très satisfaite des personnes, des processus et des changements que nous avons fait entrer dans notre organisation et notre communauté. Comprenez-moi bien : je n’y suis pas arrivée seule, loin de là. Mais il reste que le leadership est une question de vision, de courage pour poser le bon geste et de confiance d’être sur la bonne voie. Puis, la pandémie est arrivée, et tout a pris fin d’un coup, sans préavis.

Fin de la présence des familles.

Fin des visites.

Fin du soutien des proches aidants qui étaient aux côtés de leurs proches jour après jour pour veiller à leur bien-être – physique, émotionnel, psychologique et spirituel.

Fini tout cela.

Je ne peux pas vous dire à quel point cela a été difficile à faire. Moi, la P.-D. G. qui a voulu faire participer les familles des patients à la prise des décisions, qui a imaginé notre CCPF, qui tient à la présence des familles dans notre hôpital, j’ai dû être celle qui a tout annulé. J’avais le cœur brisé, tout comme les dirigeants qui ont dû composer avec les conséquences de cette décision. Je maintiens toutefois que c’était la décision à prendre à l’époque, parce qu’au début de la pandémie, aucun d’entre nous ne savait à quoi nous avions affaire, et personne ne connaissait les risques ou les mesures d’atténuation possibles. Même si cette décision s’imposait, je savais qu’il fallait trouver un moyen de la renverser aussitôt que possible pour le bien de nos patients et de leurs familles. Les réunions sur un iPad ont leurs limites; certains de nos patients avaient réellement besoin de la présence de leurs proches pour toutes les raisons mentionnées précédemment.

J’ai donc consulté des personnes qui en savaient beaucoup plus que moi sur les avenues possibles. J’ai demandé de l’aide, j’ai demandé des conseils, j’ai demandé des exemples de milieux qui avaient adopté d’autres approches. Et sans surprise, j’ai tout obtenu. J’ai reçu de l’aide, des conseils et du soutien de la communauté des soins de santé, et nous avons modifié notre décision : au lieu de tout ANNULER, nous avons choisi d’INNOVER, de CRÉER et d’ESSAYER une nouvelle approche. Nous avons donc mis sur pied un nouveau programme qui, honnêtement, n’aurait pas vu le jour sans la pression créée par la décision d’interdire l’accès aux familles. Nous avons maintenant un programme de partenaires de soins désignés (PSD), et il est génial!

Nos patients reçoivent de leur famille le soutien dont ils ont besoin, et les familles sont au cœur de la grande qualité des soins que nous avons pu maintenir malgré le chaos de la pandémie. Elles ont reçu une formation sur les précautions à prendre pour protéger leurs proches et elles comprennent leurs obligations et l’importance d’appliquer les techniques. Nous avons rencontré quelques obstacles, comme il fallait s’y attendre, mais le jeu en valait la chandelle. Nous avons tant appris depuis que j’ai du mal à croire que la seule option pour nous était d’ÉLIMINER la présence des familles dans notre hôpital.

Notre équipe va présenter tous les avantages du programme de PSD, alors je ne m’éterniserai pas là-dessus. Mais j’aimerais conclure sur une grande leçon que j’ai tirée de la dernière année : si votre cœur et votre âme vous disent que ce que vous faites ne va pas, écoutez bien cette voix et trouvez les personnes qui peuvent vous aider – car elles sont toujours là, prêtes à vous orienter. Aujourd’hui, nous nous comptons, moi et mon équipe, parmi ces personnes qui peuvent aider et nous prêterons volontiers main-forte à quiconque sollicite notre aide.

  1. Institute for Patient- and Family-Centered Care. « Patient- and Family-Centered Care », 2010. Sur Internet : https://www.ipfcc.org/about/pfcc.html.
  2. Frampton, S. B., et coll. « Harnessing evidence and experience to change culture: a guiding framework for patient and family engaged care », NAM Perspectives, 2017.